Pas si simple. Comme son nom l’indique, la complication en horlogerie c’est en résumé, comment faire compliqué quand on peut faire simple ! Autrement dit, pourquoi afficher seulement l’heure et la minute quand on peut valoriser l’art de l’horloger avec tout un tas de fonctions complémentaires.
Depuis le XVIe siècle, c’est le leitmotiv de tous les horlogers de la terre. Et d’ailleurs la raison pour laquelle les complications sont devenues un art. Les mouvements les plus complexes, qualifiés aussi de rares, sont particulièrement fins, méticuleux, et demandent de nombreuses heures de conception et de montage. D’où leur prix. Pourtant, certaines ne sont pas de véritables complications au sens horloger du terme.
Ca se complique (encore !). Explications pour y voir plus clair. Historiquement, la trotteuse (pour les secondes), figurait au titre des complications. Elle s’est tellement banalisée qu’elle ne l’est plus, sauf pour les mécanismes appelés « morte », « indépendante », ou « foudroyante », qui sont très complexes. Ce qui y figure toujours, ce sont les calendriers, lunaires (phases de lune), les heures du lever et du coucher du soleil (rarissime) ou les quantièmes annuels (calendrier affichant le mois en cours).
Le must étant le calendrier perpétuel, particulièrement intéressant pour son caractère astronomique mais très complexe à mettre à jour.
Afficher une date n’est plus considéré comme une complication, sauf si elle s’affiche automatiquement d’un mois sur l’autre pendant au moins douze mois !
En revanche, le chronographe, un genre horloger en soi, est toujours une complication, quoi qu’elle soit très répandue. Allez comprendre ! Sa fonction est de permettre le chronométrage de temps courts. S’il est doté d’une rattrapante, ou d’une double, il permet d’effectuer un relevé intermédiaire.
L’équation du temps figure au panthéon des spécialistes, car son mécanisme complexe permet de connaître en temps réel la différence qui existe entre l’heure moyenne et l’heure solaire (une aiguille matérialise l’écart entre les deux, qui peut se monter à 15 mn par 24 h).
Les montres mécaniques à sonnerie ont également de tous temps été très prisées. Aujourd’hui, entre les grandes sonneries, très musicales, les répétitions minute à carillon et les réveils avec vibrations de marteaux, l’éventail est particulièrement large pour les amateurs.
De nos jours, c’est vraiment le tourbillon, graphique, parfois central sur les cadrans, qui l’emporte en termes de notoriété et d’intérêt pour de nombreux amateurs. Particulièrement visible, il indique une montre de prix et ne sert pas à apporter une information ou une fonction particulière. Breveté en 1801 par Abraham-Louis Breguet, cet objet mécanique apporte davantage de précision à une montre en compensant l’effet de la gravité terrestre.
C’est une véritable merveille de technicité, qui fait battre le pouls de votre montre comme s’il s’agissait d’un être vivant.
Ce qui est certain c’est que les plus grandes marques rivalisent de créativité pour proposer des garde temps qui comportent plusieurs complications. Sans compter que d’autres misent sur la notoriété que leur apportera l’épaisseur la plus faible ou sur telle nouveauté mise au point, qui sont sans aucun doute compliquées techniquement, mais ne peuvent se prévaloir du nom de complication horlogère.
Ce n’est pas le cas de l’heure universelle, une innovation plus récente, qui permet d’afficher l’heure des 24 villes des 24 principaux fuseaux horaires, sur simple pression d’un bouton, qui est particulièrement rare.
Il y en a bien d’autres et les développements sont incessants. Certaines complications sont discrètes, d’autres moins, c’est au porteur de faire son choix !
