Avant tout chose, il faut savoir que la réserve de marche (RDM) ne concerne que les montres mécaniques (automatiques et manuelles).
Comme son nom l’indique, il s’agit du temps qu’il reste avant que le mécanisme ne s’arrête, faute d’avoir été remonté ou activé.
Une fois cette réserve de marche épuisée, votre montre s’arrête. Pourquoi ? Parce qu’un garde-temps mécanique tire l’énergie dont il a besoin pour faire marcher les rouages du mécanisme et activer les aiguilles, d’un système complexe, maintenu sous tension par le remontage, qu’il s’effectue par la couronne ou les mouvements du poignet (montre automatique avec masse oscillante).
Ce mécanisme, appelé barillet, comporte un ressort. Lorsque l’on remonte une montre, le ressort se comprime, pour se détendre progressivement et transmettre ainsi de l’énergie qui entraine des rouages qui font fonctionner le mécanisme.
Autrement dit, la RDM est le temps que met le barillet à écouler cette énergie cinétique qu’il a enroulée, à la façon d’un réservoir de carburant dans une automobile.
La RDM, qui ne concerne bien entendu pas les montres à piles, est l’autonomie dont dispose une montre entre le moment où elle est remontée à plein, et celui où elle n’a plus d’énergie. Elle varie de douze heures à plusieurs dizaines de jours (30 pour certains modèles rares), la moyenne s’étant établie ces dernières années autour de quarante heures pour les plus complexes (et donc les plus onéreuses).
Un véritable exploit pour un horloger que de parvenir à stocker dans un mouvement de l’énergie pour faire fonctionner le mouvement plusieurs dizaines de jours.
Ces dernières années, les recherches se sont concentrées sur l’efficacité énergétique des mouvements, afin d’accroître leur RDM en diminuant leur consommation. Les horlogers ont réalisé des progrès importants sur la miniaturisation des composants ou la résistance des rouages en introduisant de nouvelles matières afin de réduire les frictions et les déperditions d’énergie.
La réserve de marche est devenue une complication très appréciée des amateurs car ils connaissent les trésors d’ingéniosité déployés par les ingénieurs pour parvenir à gagner quelques minutes de remontage.
La RDM est en effet également le nom d’une complication horlogère, qui prend forme sur le cadran, d’un indicateur précisant justement l’autonomie dont votre montre dispose, à la manière d’une jauge de batterie ou d’essence.
C’est un module mécanique supplémentaire qui vient se greffer sur un mouvement classique, mais il ne s’agit pas pour autant d’une des « grandes complications » reconnues par les spécialistes, comme le chronographe ou la phase de lune.
Certaines montres, afin d’alléger des cadrans déjà bien remplis par d’autres affichages ou complications, accueillent sur le dos l’indicateur de RDM, mais c’est plus communément une aiguille qui indique sur un arc de cercle ou un cercle, le niveau d’énergie, ou de puissance.
L’index va lui de « plein » à « vide » au moyen d’un dégradé de couleur comme sur un tableau de bord d’une voiture, ou d’une gradation d’heures ou de jours.
Parfois il s’agit d’un segment gradué. Quoiqu’il en soit, certains modèles intègrent la RDM de façon simple et efficace, et la plupart ont parfaitement intégré au cadran cette complication.
Son affichage est en tout cas particulièrement utile au quotidien, car il apporte une véritable indication au porteur du moment où il est souhaitable de remonter ou porter sa montre, afin d’éviter qu’elle ne s’arrête et qu’il faille la remettre à l’heure et la régler à nouveau.
Toujours fastidieux, surtout s’il s’agit d’une montre comportant d’autres complications calendaires, comme cela peut l’être d’un moteur à sec qu’on veut redémarrer. Remonter sa montre, il faut en effet le faire… à temps.