Vous nous l’accorderez, on est bien loin du temps où les horlogers de marine, au XVIIe siècle, introduisirent des ressorts dans les mécanismes des horloges de marine pour compenser le roulis de la mer. C’est pourtant à cela que servirent les premiers chronomètres, loin des premières montres poignet qui n’apparurent qu’au XIXe siècle.
Attention en tout cas à ne pas confondre chronomètre et chronographe. Difficile en effet a priori pour un néophyte de les distinguer les uns des autres tant les nuances sont ténues. Pour autant, leurs caractéristiques sont vraiment différentes.
Revenons en à une première définition qui est que le chronomètre est un instrument mesurant le temps suffisamment précisément pour indiquer les secondes. Pour arborer cette appellation, un chronomètre doit arborer un certificat du COSC (Contrôle officiel suisse des chronomètres), ce qui veut dire que 7 critères ont été testés pendant plus de deux semaines à des températures atmosphériques différentes et dans des situations distinctes.
Rien à voir donc avec le chronographe, qui est une montre avec complication, donc une montre à laquelle on a ajouté une fonction particulière qui prend la forme d’un système, d’un mécanisme additionnel. Celui-ci va mesurer un temps qui s’écoule non dans l’absolu, mais à compter d’un moment T.
Un chronographe dispose donc d’un calibre qui donne l’heure, et d’un autre qui permet au porteur de mesurer des temps courts.
L’aiguille liée à ce mécanisme additionnel est le plus souvent située au centre du cadran. Là où ça se complique, c’est qu’un chronographe peut également avoir la fonction chronomètre, mais uniquement s’il possède le certificat COSC évoqué plus haut.
Généralement, les amateurs éclairés d’horlogerie ont une prédilection pour les chronographes, comme d’autres ont une passion pour les montres de plongée ou d’aviation. C’est un genre en soi, une grande famille qui attire sans cesse de nouveaux membres, attirés par les qualités de précision, mais aussi esthétiques des chronographes.
Souvent, il comporte des sous cadrans affichant les minutes et heures écoulées, parfois les fractions de secondes, pour un effet graphique visuel garanti, sans pour autant être trop chargé. Si l’un affiche les secondes du temps, l’autre montre par exemple les minutes du temps écoulé. Les guichets vont généralement de 15 à 60 minutes, mais affichent 30 mn pour la plupart des modèles.
Autre détail, un bouton poussoir permet sur simple commande d’obtenir un calcul exact. Mais c’est comme la lunette tachymétrique qui se retrouve sur de nombreuses montres. Peu de porteurs savent en réalité l’utiliser pour mesurer la vitesse moyenne d’un objet sur une distance déterminée…ce qui est pourtant sa fonction première !
Mais tous apprécient son élégance et l’air de connaisseur qu’il donne, sans pour autant savoir qu’ils disposent d’un télémètre ou d’un pulsomètre au poignet, autres fonctions qui s’ajoutent sur certains modèles à la fonction chronographique. Leur spécificité les rend assez inopérants dans notre monde moderne ou tout se calcule par ordinateur en une fraction de seconde.
Mais porter un chronographe c’est plus que posséder une simple montre, c’est s’approprier un pan entier de l’histoire de l’horlogerie. Ce sont la plupart du temps des mécanismes fins, racés, plus difficiles à utiliser et à entretenir que des montres de plongée, mais tellement plus élégants. Ce qui justifie en partie l’écart de prix avec d’autres complications comme celles des montres de plongée. Surtout que la beauté d’une montre ou la complexité de son mécanisme est l’un des principaux critères à prendre en compte dans son choix.
